Au cours des vingt dernières années, le Qatar a accueilli de nombreux dirigeants et cadres de différentes mouvances islamistes, en particulier ceux des Frères musulmans. Ces derniers vont jouir d’une place très importante dans l’émirat qui sera la plaque tournante pour plusieurs figures du mouvement dans le monde musulman, notamment pendant et après les évènements du printemps arabe.
La présence des Frères musulmans au Qatar remonte à l’émergence de la mouvance islamiste dans l’émirat, très tôt influencée par les écrits des auteurs de la Confrérie tels Sayyid Qutb et Fathi Yakan. Le Qatar assistera par conséquent à une importante affluence des Frères musulmans, arrivés sur son territoire sur trois périodes :
- L’arrivée des Frères musulmans d’Egypte
C’est en 1954 que la première vague Frères musulmans est arrivée de l’Egypte vers le Qatar, suite à la confrontation qui opposa l’ancien président égyptien, Gamal Abdel Nasser, à la confrérie. Cette première expédition comptait des figures bien connues de la mouvance islamistes, en l’occurrence Youssef al-Qaradawi, Abdel Moez Abdel Sattar, Ahmed Al-Assal, Kamal Naji et Abdel Badi Saqr.
- La vague « syrienne »
En 1982, le président syrien, Hafez al-Assad, déclara la guerre au Frères musulmans. Un conflit qui conduira au massacre de Hama et l’arrivée de la deuxième vague au Qatar.
- La vague dite saoudienne
Arrivée du Royaume wahhabite, suite à la dissolution de l’organisation en 1999 et les évènements du 11 septembre, les membres de la confrérie se sont vite intégrés au Qatar où ils ont répandu leur idéologie, en organisant des cercles religieux dans les mosquées, en plus des conférences publiques et la conception des programmes éducatifs. Soutenu alors par le souverain Cheikh Ali Ben Abdallah al-Thani, on confia également aux Frères musulmans la tâche de sélectionner les membres du corps enseignant des classes primaires, préparatoires et secondaires. Il s’avère que le roi al- Thani avait confiance en les Frères musulmans qui œuvraient en toute discrétion, ce qui a permis à ses membres de se focaliser sur leur contribution à la mise en place du ministère de l’Éducation ainsi que l’Institut des études religieuses. De nombreux membres de la confrérie ont contribué à la création du grand projet éditorial « The Nation of Qatar », un magazine qui ne publiera que 72 numéros avant son arrêt définitif. En effet, le relationnel et les initiatives privées participeront à la création de l’organisation dans le jeune émirat.
Les premières années qui ont suivi l’arrivée des Frères musulmans au Qatar seront marquées par la prolifération intellectuelle de leur idéologie. Le Qatar assistera durant la période, allant de 1960 à 1980, à une importante activité de l’enseignement islamiste, qui a permis aux Ikhawane de s’établir par le biais de l’institution éducative, et ce, grâce à leurs méthodes d’enseignement, compatibles avec la nature de la société bédouine en péninsule arabique : les camps, les voyages, etc.
Des activités qui, au début, ont été spontanément organisées, par des cadres des Frères musulmans d’Égypte, qui appelaient vivement à y participer, notamment des conférences qui auront un profond impact auprès de la jeunesse qatarie.
Ces jeunes, qui revendiqueront avec le temps leur appartenance et leur totale adhésion à la confrérie et son idéologie, influencés par les écrits de Sayyed Qutb et Fathi Yaken, vont vite se familiariser avec les réfugiés de la confrérie et sympathiser avec eux. Ils ne formeront au final, en 1975, qu’un groupe de cent personnes qui revendiquera, sans rentrer en conflit avec leur État, un cadre pour l’organisation de leurs activités. Un projet qui verra le jour avec l’arrivée de nouveaux jeunes diplômés de l’étranger venus rejoindre la confrérie, mais qui sera dissolu en 1999.
Abdullah al-Nafissi, professeur koweitien en sciences politiques et penseur islamique, estime que la dissolution de l’organisation des Frères musulmans au Qatar, est due au fait que la confrérie soit un fardeau pour la condition musulmane pesant ainsi sur la situation politique arabe en général. Il considère que l’expérience qatarie était inédite, en ajoutant : « Lorsque les membres de la confrérie au Qatar avaient examiné cette expérience et étudié l’utilité d’y installer une organisation des Frères musulmans, on avait conclu dans ce document qui n’a jamais été publié la dissolution de l’organisation en 1999, et décidé d’orienter leur travail sous forme de courant idéologique islamiste porté sur les questions liées à l’éducation et la réflexion au sein de la société ».
Le penseur qatari Jassim Mohamed Sultan a, pour sa part, considéré que la raison de la dissolution des Frères musulmans au Qatar, était due au fait que l’Etat , accomplissant son rôle d’institution religieuse, n’éprouvait pas le besoin de solliciter la création d’une nouvelle organisation, d’autant que celle-ci n’avait pas pour mission de « renverser l’État », et que le nature du régime dans la péninsule arabique répond au système du patriarche, rappelant ainsi la règle établie par le Saint Coran : « on n’annule pas l’ancien pour son ancienneté, mais on l’annule parce qu’il a perdu sa raison d’être ». Il souligne également par-là la primauté de la raison dans la résolution des questions d’ordre critique et religieux.
Cinq ans après la timide formation de la nouvelle organisation, quelques nouveaux diplômés venus de l’étranger entre 1980 et 1981 ont rejoint la confrérie et imposé le débat sur des questions cruciales, liées à l’existence de l’organisation et ses objectifs, ainsi qu’à l’intérêt de la communauté qatarie à accueillir un tel projet, et l’impact du dogme partisan à long terme, notamment en version Frères musulmans.
Pour répondre à ces questions, la confrérie avait délégué quelques-uns de ses membres afin de réaliser une étude complète à la lumière de la pensée de son fondateur Hassan el- Banna, et de l’expérience des Ikhawane en Egypte et dans d’autres pays. Il a fallu plusieurs années pour réaliser cette étude qui fut achevée en 1991, et qui a mené vers la conclusion que l’idée de la création d’une organisation des Frères musulmans au Qatar n’était pas adaptée. Et de ce fait, la résolution de la dissoudre définitivement en 1999, après avoir informé l’Organisation-mère en Egypte et l’Organisation internationale.
Jassem Sultan, qui était lui aussi derrière cette décision de dissoudre l’organisation Ikhawane au Qatar, affirme que celle-ci n’avait pas fait long feu, puisqu’elle avait existé entre 1975 et 1999. Et reconnaît qu’elle n’a pas été, non plus, confrontée à l’autorité qatarie comme il a été le cas en Egypte et en Syrie. Pourtant, la décision de la dissoudre a été vite anticipée après que les autorités qataries aient réalisé ce qu’on considérait comme des « lectures » des faits et du fonctionnement de l’organisation. Cependant, cette résolution vivement approuvée par les officiels qataris et qui a irrité plus d’un au sein de la confrérie, porte en elle un certain nombre de contradictions, notamment que celle-ci coïncidait avec le début de la compagne massive menée par le Qatar pour soutenir les différentes déclinaisons de l’organisation, répandues à travers le monde. Un soutien financier et médiatique qui a permis aux dirigeants de la confrérie de se placer au-devant de la scène à travers la chaîne qatarie Al- Jazeera. Autre contradiction relevée : le parrain de ces audits en faveur des Frères musulmans n’est autre que Jassem Ben Sultan, qui, pour justifier sa décision, affirme que « ni l’État qatari, ni sa société n’avaient besoin de ce type de projet ; cependant, il demeure adapté selon les contextes de chaque société».
Il conclut que la création des Frères musulmans au Qatar était une conséquence naturelle, compte tenu du contexte historique et politique, mais la décision de dissoudre l’organisation était effectivement une décision politique d’un commun accord entre l’émirat et les Frères musulmans. Une vision soutenue par le fait que le Qatar continue à appuyer et à soutenir les organisations des Frères musulmans, en plus de son chauvinisme médiatique qui s’exprime à travers al-Jazeera, et qui consiste à rapporter tous les faits et actualités du monde entier à l’exception du Qatar. Un chauvinisme qui ne concerne pas uniquement le domaine médiatique mais aussi les questions liées à la politique, aux droits de l’homme et au sport.
Dans la même perspective, Jassem considère que : « Quand l’État qatari s’est rendu compte qu’il n’y aurait nul besoin d’adopter une organisation des Frères musulmans sur son sol, il a fini par dissoudre celle qui existait par une décision interne et des audits. Cependant, ce fut le début d’une nouvelle étape aux caractéristiques étranges : celle de soutenir les Frères musulmans à travers le monde, car, chez nous, le costume Ikhawne ne nous convient pas. »
Les Frères musulmans du Qatar et l’organisation-mère
La relation entre l’organisation-mère des Frères musulmans et toute nouvelle organisation affiliée dans le monde arabe, et le Golfe en particulier, se créé naturellement, du fait qu’Hassan el-Banna a toujours tenu à rallier la section de l’Organisation internationale à une section d’enseignants et de conseillers, formés et introduis au frais de l’Organisation, et qui seront par la suite proposés aux dirigeants arabes. Les connexions Frères musulmans vont se former systématiquement, après l’arrivée de quelques chefs historiques et après s’être familiarisé avec les pays du Golf afin d’assurer l’allégeance et la subordination.
C’est ce qui s’est exactement passé au Qatar en 1961, suite à certaines conjonctures, quand le jeune Youssef al-Qaradhawi, avait émigré au Qatar, après avoir été arrêté puis soudainement relâché. Il supervisera la création de l’Institut religieux secondaire et son développement, et s’impliquera dans le milieu religieux. Il créera aussi la Faculté de la Charia‘a à l’Université du Qatar. C’est ainsi que Youssef el-Qaradhawi gagnera la confiance des autorités qataries, et le pays sera le point de départ de toutes ses activités à travers les pays du Golf. Il ne sera pas le seul, puisqu’il sera suivi de nombreux chefs historiques de la confrérie, à l’instar de Abdul Moez Abdul Sattar, Ahmed Al-Assal et Abdul Badi Saqr, qui avaient pour mission de répandre la da’wa (prédication) sous l’œil bienveillant du roi Cheikh Ali Ben Abdallah Al Thani.
Les Frères musulmans du Qatar et les États-Unis
Les relations entre les Etats-Unis et les courant djihadistes ont toujours été tendues. Cependant, il semble que certains cercles américains n’hésitent pas à tisser des liens secrets avec certains mouvements islamistes –en premier les Frères musulmans– quand il s’agit de défendre leurs intérêts communs afin d’arriver au pouvoir. La primauté des intérêts américains se concède à cette soif qu’ont les islamistes pour le pouvoir.
C’est dans ce sens que les Ikhwane du Qatar ont revu leur vision et leur position vis-à-vis des Etats-Unis, en se considérant comme un important acteur politique dans ce marathon, et en suivant une ligne pragmatique qui leur permettra de mieux se rapprocher des Etats-Unis, l’unique pôle qui fait le poids dans les relations internationales, et la région arabe en particulier.
En effet, les Frères musulmans sont devenus l’organisation qui est en mesure d’approcher les États-Unis, et pouvoir entretenir avec eux de différentes questions, qui ne sont pas directement opposés au projet américain dans la région.
Le grand théoricien des Frères musulmans Cheikh Youssef el-Qaradhawi, qui réside toujours au Qatar, a appelé les mouvements islamistes à travers le monde arabe ainsi que les Frères musulmans, à adopter une politique modérée, qui leur permettra à l’avenir, si toutefois ils accédaient au pouvoir, d’entretenir des relations raisonnables avec l’Occident et Israël.
Les fondements de la pensée Ikhwane au Qatar ne divergent pas avec ceux de la confrérie, à l’exception du fait que le Qatar avait décidé de dissoudre l’organisation. Ce qui a permis néanmoins aux Frères musulmans, dans le cadre de cette particularité qatarie, de devenir une force de pensée, et de s’organiser en une institution politique appelant à la réforme sans s’ingérer dans la politique intérieure du pays.
La branche qatarie revendique, par ailleurs, la vision djihadiste, si toutes les conditions sont réunies, tandis qu’elle rejette toute forme partisane, une idée qui s’oppose aux préceptes de la confrérie au Qatar.
Le soutien du Qatar à la confrérie après le 30 juin
Les relations économiques entre le Qatar et l’Égypte durant le régime des Frères musulmans étaient fort florissantes. Parmi les hommes d’affaires qui ont bénéficié de ces projets de coopération, il y a entre autres, Ahmed Abou Hashima, un homme proche de l’homme d’affaires et dirigeant Ikhwane turc d’origine égyptienne Hassan Malik, ainsi que Khairat Shater et le prince Mohamed Ben Suhaim Al Thani.
En effet, à la veille des élections présidentielles, Khairat Al-Shater a rencontré Hamad Ben Jassem et lui a demandé d’informer les Etats-Unis que la confrérie était prête à maintenir les accords de Camp David ainsi que toutes les relations internationales avec les pays occidentaux. Le Qatar réagit à cette requête et transmet le message à l’administration américaine, qui a accordé son soutien financier à l’Égypte, à la demande de Khairat al- Shater, alors vice-leader des Frères musulmans en Egypte, qui a également promis au Qatar, en cas de victoire, l’ouverture des portes aux investissements de la famille royale. En conséquence, plusieurs entités appartenant à la confrérie du Qatar ont financé l’organisation-mère.
L’Académie du changement
L’Académie du changement est une des branches des Frères musulmans. Financée par des fonds qataris et américains, sa mission est de former les jeunes cadres de la confrérie, à travers les pays arabes, à organiser les manifestations et les sit-in, et ce, dans le but de manipuler l’opinion publique et renvoyer une image de régimes arabes répressifs et autoritaires, tandis que les manifestants islamistes font l’objet de plusieurs formes d’oppression dans leurs mission visant à renverser ces régimes. Le siège principal de cette Académie se trouve à Doha, et plusieurs stages de formation ont été organisés aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et dans un certains nombres de pays arabes, particulièrement en Jordanie. Elle est dirigée par Hisham Morsi, le gendre de Youssef el-Qaradhawi, un prédicateur qatari d’origine égyptienne, qui jouit d’un fort relationnel auprès de la famille royale.
Les relais médiatiques
Les médias dans toutes leurs formes, radiophoniques et audiovisuels, sont l’une des principales causes du chaos qui règne actuellement en Égypte, avec l’émergence de plusieurs chaînes et journaux appartenant aux groupes terroristes dirigés par les Frères musulmans, à travers lesquels on diffuse des messages incitant à la violence et aux actes terroristes contre les États arabes ayant inscrit l’organisation dans leurs listes des organisations terroristes.
Ces branches médiatiques des Frères musulmans ont émergé au lendemain des révolutions arabes, qui ont été suivies par une lutte pour le pouvoir dans ces pays ; leurs principales sources de financement proviennent de l’étranger, notamment de la Turquie et du Qatar.
Ces médias ont contribué à l’explosion de la situation en Égypte, ce qui a mené le ministère égyptien des Affaires étrangères à appeler les pays abritant ces chaînes privées, appartenant aux Frères musulmans et qui incitaient à détruire les institutions étatiques, à leur fermeture puisque ces canaux diffusait, à travers des satellites européens, tel le satellite français YutelSat.
Au cours des dernières années qui ont suivi les évènements du printemps arabe, un important nombre de chaînes de télévisions verra le jour, dont la mission est d’inciter au renversement des régimes en place. La chaîne qatarie al-Jazeera a joué un rôle important dans ce sens, en diffusant par exemple des vidéos du groupe terroriste Ansar Beit el-Maqdas durant les attentats d’el-Areich, qui ont coûté la vie à 62 personnes et blessé environ 100 autres. Un épisode qui suscité les interrogations quant à l’obtention de ces images enregistrées au moment même de l’explosion.
Al-Jazeera ne s’est pas limité à cela, puisqu’elle menait un travail d’acharnement contre tous les régimes hostiles aux Frères musulmans, d’autant que la direction de la chaîne refuse de classer la confrérie dans la liste des organisations terroristes.
Parmi les chaînes qui se sont remarquablement distingués dans la propagande terroriste, « al-Rabia’a » qui portait, par ailleurs, le symbole de la main jaune aux quatre doigts, et qui émettait depuis Istanbul en Turquie avant qu’elle ne soit fermée. Cette chaîne était financée par un nombre d’hommes d’affaires des Frères musulmans, et a été lancée suite au froid qu’avaient connu les relations entre l’Égypte et la Turquie et l’expulsion de l’ambassadeur turc du Caire. Son lancement coïncidait avec la dispersion des manifestations dits de « Rabia’a al-Adawya » et « Nahdat Misr », en solidarité avec les Frères musulmans déchus du pouvoir politiques. La chaîne s’est alors acharnée contre l’État et diffusait des messages incitant à la violence, dont le dernier qui était une menace de mort aux touristes étrangers souhaitant visiter l’Égypte, et ce, en leur donnant un ultimatum le 11 février avant de passer à l’acte. Une déclaration de guerre ouverte qui visait à déstabiliser l’économie du pays et le renversement de l’État.
Il y a aussi la chaine « al-Charq » qui diffusait également depuis la Turquie. Lancée en 2014, cet outil de propagande des Frères musulmans, appartient à l’un de ses leaders du nom de Khafaji.
La chaîne a diffusé plusieurs émissions hostiles à l’armée et la police égyptiennes et auxquelles participaient plusieurs journalistes et personnalités égyptiennes qui s’opposent au régime actuel.
De son côté, la chaîne « al-Hiwar » qui apparteint à l’un des membres dirigeants de l’Organisation internationale, Azzam Tamimi, a été lancée depuis Londres, en 2006. Elle a assuré la transmission des manifestations « Rabia’a » et « Nahda », avant qu’elle ne soit piratée, à maintes reprises par plusieurs hackers égyptiens. Dirigée par le commandant Khaled Abou Bakr, l’armée électronique égyptienne, a réussi à arrêter la chaîne et cesser sa diffusion en piratant son propre serveur via le satellite. Elle a également réussi à fermer la chaîne « Charya’a » lancée en 2013, suite à la destitution des Frères musulmans du pouvoir.
Une autre chaîne du nom de « Mekameline » (nous continuerons) a été lancée, le 6 juin 2014 depuis la Turquie, et porte le slogan de « Rabia’a » (la main aux quatre doigts). La chaîne diffuse des programmes de propagande contre l’armée et la police, et qualifie les évènements qui ont eu lieu en Égypte, le 30 juin, de coup d’Etat. En outre, une plainte est en cours demandant la fermeture de la chaine, en raison de ses contenus diffamatoire contre la justice égyptienne, la police et les forces armée, ainsi que des journalistes et figures médiatiques qui font l’objet d’informations et propos diffamatoires par la chaîne, visant à manipuler l’opinion publique, raviver les tensions dans la rue égyptienne et inciter les étudiants à manifester et organiser des opérations de sabotage contre le système universitaire et déstabiliser le pays.
Une plainte a été déposée aussi par l’avocat Sair Sabry pour la fermeture de la chaîne « Egypt Now », qui a été aussi lancée le 6 août 2014 depuis la Turquie, et qui appartient actuellement à une filiale de l’Organisation Internationale, à travers laquelle les animateurs appellent au meurtre contre les officiers de l’armée égyptienne.
La chaîne « Yarmouk », porte-parole des Frères Musulmans de la Jordanie, est parmi les premières chaînes qui ont retransmis les sit-in de “Rabia’a” et “Nahda”. Elle a été également piratée par l’armée électronique égyptienne.
Ces appareils de propagandes ont souvent été défendus par les dirigeants de la confrérie comme étant des chaînes qui visent à porter les revendications des révolutions du printemps arabe, et à répandre la pensée politique de l’Islam dans son sens global, et ses valeurs qui appellent la justice, la liberté et la bonne gouvernance. Et réconcilier les téléspectateurs avec les figures de la pensée islamique, dans une tentative de manipuler l’opinion publique.
Aujourd’hui, toutes ces chaînes, soutenues évidemment par deux pays qui appuient les Frères musulmans et le terrorisme, en l’occurrence la Turquie et le Qatar, sont interdites et classées dans la liste des médias terroristes, incitant à la violence et aux combats contre l’Égypte.